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Pile ou Face
 Vivre L'Imperfection

Certains de nos amis nous avaient demandé ce qui nous importerait le plus, notre foi, l’Eglise, nos projets d’art ou bien notre vie sexuelle. D’autant plus que nous faisons refléter notre sexualité dans toute son étendue dans nos projets d’arts ainsi que sur de varié sites gay. Alors, cela n’étonne guère que l’on nous demande souvent comment on arriverait enfin à réconcilier ce deux côtés opposants. Pour y répondre, il faut dire que nous croyons avant tout que l’individu humain soit tout à fait indivisible malgré tout idéal possible dont l’existence nous ne nierons point. Le mot « individu » s’ensuit quand même de ce fait. Mais, de même nous ne nierons pas l’existence des nettes contradictions et des antilogies irréconciliables auxquelles se heurtera inévitablement tout être lorsqu’il essaie de vivre selon ses propres principes, quels qu’ils les soient, dans le réel de ce monde dont même la bible témoigne franchement. Ainsi, les Écritures Saints, elles aussi, en fourmillent de propos contradictoires. Elles décrivent tout à fait ce hiatus même qui découle de la rupture suite à ce même péché original où l’homme se détourna de Dieu. C’est ceci ce péché même par lequel la communion de l’ensemble de la création divine se fût dissociée en creusant cet abîme béant qui nous empêche à entièrement reconnaître ce monde même. Depuis, l’homme se cache en cherchant à cacher ce défaut. Vainement, l’homme cherchera dès lors à pallier sa faute. Enfin, le Dieu eût refait sa création puisque son amour est infinie. Ainsi, Dieu eût fait de ce monde son autel où naquit son fils qui y aura épanché son sang à la Croix pour la rémission de nos péchés tout en restaurant sa création. Dieu nous a offert la totalité de son amour. Dieu voulait nous déchaîner de nos lourdes chaînes qui nous ont tant gêné à vivre en liberté. Dieu a voulu nous délivrer des profonds cachots où l’homme s’est caché dans son anxieuse minorité. Dieu nous fit apparaître la lumière de son amour afin de nous reconduire à la liberté pour que nous reconnaissions la création restauré. Malgré tout, l’antinomie persiste. Déchargé du pesanteur accablant du péché, l’homme reste lié au réel du monde dont les réalités continuent à s’imposer à lui. Le malentendu subsiste. Essayer à celer le réel, c’est douter de l’amour de Dieu. Confions-nous cet amour sublime, mais ne cachons pas nos fautes, nos péchés. Souffrons nos défauts. Dans l’art, cacher les réalités tantôt cruelles et blessantes tantôt douces et avenantes ne produit autre chose que du kitsch. C’est la rengaine. La banalité. Dans le quotidien de notre vie, c’est de l’hypocrisie. L’homme relevé de son abattement est libre. Confions-nous à l’amour du Christ en espérant au salut qu’il nous annonce. Dieu nous aimes. Et, il aime l’ensemble de l’individu humain dont il reconnaît la liberté. La liberté d’un individu auquel Dieu n’a pas hésiter de lui donner l’amour autant que son sexe. Un corps humain dont il est dit qu’il soit le temple de Dieu. Dieu n’a même pas dédaigner cette même chair de l’homme pécheur pour nous faire reluire la lumière de son amour éternel. Aimons Dieu. Faisons apparaître l’amour parmi les hommes de quelle façon ce soit enfin.

C’est là, la tension entre le réel où nous vivons encore et l’espérance du salut éternel qui nous est assuré. La tension entre un avenir dont l’avènement s’est fait par le Christ et le passé d’un péché qui, quoique allégé, nous pèse encore. C’est le « Déjà » de rédemption et le « Pas Encore » du salut. Simplement, la tension de l’au-delà et l’au deçà qu’il faut endurer. Enfin, c’est là le choix du croyant, tolérer son imperfection et celle-ci de son prochain dans l’amour du Christ.

© André & Frank Hagemann - Villa-Anemone.fr 2012