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Le Beau Artistique: 
Intuitivité

L'intuitivité est la contre-tendance de la sublimation. Elle représente l'immédiat sensible qui plaît sans un concept d'à priori. Bref, en dispensant l'audiance de la besogne de la contemplation, l'intuitivité sera tout et simple ce qui plaît. L'intuitivité se réifie elle-même. Elle soustrait la médiation aconceptuelle, en dissimulant l'insensible structure du sensible, l'intuitivité deviendra le calque du monde de sorte qu'elle se rendra enfin impénétrable, inconnaissable et mystérieux. C'est dans la concrétion seule que l'intuitivité soit enfin transcendé cependant que cette concrétion ne médiatise pas seulement l'universel, où fasse converger l'universel et le particulier en une seule unité, mais, par contre, mettra en évidence la divergence, la faille a priori, entre le médiat et l'immédiat. Donc, l'œuvre d'art en tant qu'une telle concrétion ne soit point l'individuation aconceptuel ni médiation par l'universel de sorte qu'une vraie œuvre d'art authentique ne soit jamais typique.

À la sus-nommé rupture s'associe en outre une tension résultant d'une forte tendance à l'indépendance des symboles de leurs fonctions respectives. Le symbole en simple chiffre qui ne symbolise plus rien, se rendra réfractaire à toute intention de le faire absorber par l'œuvre d'art où le symbole deviendra enfin, en tant que signe absolu, détaché de tout ce qu'elle eût eu signifié en soi-même, productif dans la rupture à ce que concerne la qualité réflectrice. Toutes ces tensions, failles et ruptures empêcheront toute pure intuitivité, plus encore puisque l'art est essentiellement du spirituel. Ainsi, la paire de ceux concepts répulsif d'intuitivité de l'un côté et cela de conceptualité de l'autre qui s'interpénètrent ainsi qu'ils se renvoient tout à fait réciproquement l'une à l'autre. L'intuitivité, en gardant sa part imitative, ne survivra que dans la disposition rationnelle où le concept, tout à fait incrusté dans l'œuvre d'art, la rendant empiriquement saisissable, dépassera enfin le concept même de l'intuitivité. L'intuitivité sensible de l'art est au fait insensible puisqu'il n'y a pas d'intuitivité sensible adéquate. L'intuitivité est à priori infiltrée des choses insensibles tel le langage dans la concrétion de l'unité artistique même. Seul ce qui soit après tout médiatisé par la structure intérieure sera intuituonnable car on ne puisse point atteindre à sa logique intrinsèque.

L'objectivation qui résultera enfin de la dynamique des tensions, failles et ruptures amènera à l'objectivation de l'œuvre d'art même. Une objectivation qui est d'un côté essentiel pour l'œuvre en-soi, puisque les couches chosiques sont après tout constitutives de cet excèdent même de l'art qui l'élève loin au-delà du fait autant que l'épaisse chosique contredit tout à fait à son essence d'apparu. Ainsi, l'œuvre d'art soit son propre objet objectivé par moyen de sa loi formatrice d'où s'ensuit que l'art est toujours dialectique. Les œuvres d'art sont enfin autant processus qu'elles sont de même sa fixation dans le moment, l'objectivation, condition de l'autonomie de l'art aussi bien que son engourdissement où synthèse du séparé sans anéantissement des délimitations.

© André & Frank Hagemann - Villa-Anemone.fr 2012