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La Mort d'Agrippine

Acte IV

Scène Ier

Tibère, Sejanus.

Tibère.

Enfin Rome est soumise, et mes troupes logées

Sont autour du palais en bataille rangées,

Et puis foudroyer d’un bras victorieux

Ces superbes Titans qui s’osent prendre aux Dieux ;

Je dois par Agrippine ouvrir leur sépultures,

Sa mort décidera toutes nos advantures.

Sejanus.

Seigneur, daigne en son sang le tien considérer.

Tibère.

Quand j’ai de mauvais sang je me le fais tirer.

Sejanus.

Prends garde aussi de perdre Agrippine innocente,

D’un coup si dangereux la fuite m’épouvante,

Rome publie à faux par de si prompts effets,

Que pour t’abandonner à de plus grands forfaits,

Tu chasse le témoin de qui l’aspect t’affronte,

Et punis la vertu dont l’éclat te fait honte.

Tibère.

Quoi ! la craindre et n’oser mettre un terme à ses jours !

Ou bien la laisser vivre, et la craindre toujours ?

L’un m’est trop dangereux, l’autre m’est impossible.

Sejanus.

Seigneur, comme elle rend son abord accessible,

Qu’un espion fidèle évente ses secrets,

Je m’offre à cet emploi.

Tibère.

Je l’ai mandé exprès.

Ce langage muet des yeux avec l’âme,

Me pourra découvrir le complot qu’elle trame,

Je feindrai de savoir qu’elle en veut à mes jours,

Afin que si son front pâlit à ce discours,

Il soit, pour la convaincre, un indice contr’elle ;

Ou si plein de fierté son front ne la décèle,

Me croyant en secret du complot averti,

Elle abandonne au moins l’intérêt du parti.

Brisons là, Sejanus, je la vois qui s’avance,

A la faire parler observe ma prudence.

Scène II.

Tibère, Sejanus, Agrippine, Cornélie.

Tibère.

Quoi barbare! Vouloir ton père assassiner

Au moment glorieux qu’il te va couronner ?

N’appréhende-tu point, âme fière, âme ingrate,

Qu’au feu de mon amour ta lâcheté n’éclate,

Et qu’en l’air cette main qui m’assassinera,

Ne rencontre la main qui te couronnera ?

Agrippine ?

Moi, Seigneur ?

Tibère.

Toi, perfide !

Agrippine.

Enfin qui le dépose ?

Tibère.

Demande à Sejanus, il en sait quelque chose.

Sejanus.

Il était présent, Madame, à ce triste rapport.

Tibère.

D’où vient qu’à ce discours tu te troubles si fort ?

Agrippine.

Pour paraître innocente, il faut être coupable.

D’une prompte réplique on est bien plus coupable,

Parce que l’on apporte au complot déclaré,

Contre l’accusateur un esprit préparé.

Tibère.

Défends, défends-toi mieux.

Agrippine.

Je pourrais l’entreprendre :

Mais je t’offenserais si j’osais me défendre,

Ce serait une preuve à la postérité,

Que ta mort était juste et pleine d’équité,

Si ton cœur témoignait par la moindre surprise,

Soupçonner ma vertu de l’avoir entreprise,

Je veux donc à ta gloire épargner cet affront,

Agrippine, César ? attenter sur ta vie,

Non, tu ne le crois pas, mais ce monstre d’envie,

Dont le souffle ternit la candeur de ma foi,

A sans doute aposté des témoins contre moi :

Car tout Rome connaît qu’il veut par ma ruine,

Elever sa maison sur celle d’Agrippine.

Tibère.

Tout ce déguisement ne te peut garantir,

Ton jour est arrivé, superbe, il faut partir,

Et l’état en péril a besoin de ta tête.

Agrippine.

Faut-il tendre le col ? qu’on frappe, je suis prête,

Tibère étant ici, je vois l’exécuteur :

Mais apprends-moi mon crime et mon accusateur ?

Tibère.

Tu débauches le peuple à force de largesses,

Tu gagnes dans le camp mes soldats par promesses,

Tu parais en public, tu montes au Sénat,

Tu brigues pour les tiens les charges de l’Etat.

Agrippine.

Tibère ne reproche à mon âme royale,

Que d’être généreuse, affable et libérale,

Et comme criminelle, à mort il me poursuit.

Tibère.

La vertu devient crime en faisant trop de bruit.

Agrippine.

Elle passe du moins pour cela sous ton règne.

Tibère.

Mon amour paternel à tes fils le témoigne.

Agrippine.

Cet amour paternel les a tous glorieux,

Elevés de la table, à la table des Dieux :

Et de si beaux festins tu régales les nôtres,

qu’après ceux de Tibère il n’en goûtent plus d’autres.

Tibère.

Romains, j’ai la bonté d’être le protecteur

De celle qui me tirent pour un empoisonneur,

Je suis enfant d’Auguste.

Agrippine.

Il m’en soutient, Tibère,

Tu naquis en ce temps qu’à mon bienheureux père,

Toute chose à l’envie succédant à la fois,

Fortune lui donnait des enfants à trois mois.

Tibère.

Si je ne tiens de lui le jour que je respire,

Au moins, comme à son fils, il m’a laissé l’empire,

Et ce sage empereur nous rendit par son choix,

Toi l’esclave soumis, moi le maître des lois.

Agrippine.

Ne fais point vanité d’un choix illégitime,

Son orgueil te choisit, et non pas son estime,

Il te donna l’empire, afin que l’Univers

Regrettât le malheur d’avoir changé ses fers.

Tibère.

Parricide, ton père épreuve ton audace :

Agrippine.

Tu respecte mon père en détruisant sa race,

Tu lui bâtis un temple, et consacrant ce lieu,

Tu n’y fais immoler que les parents du Dieu ;

Ce n’est pas dans le tronc d’une idole muette,

Que repose son âme et sa forme secrète,

C’est dans moi, c’est dans ceux qui sortent de mon flanc,

Et qui s’y sont formés de son céleste sang ;

Ne crois pas mes douleurs de criminelles fautes,

Que pousse le regret du sceptre que tu m’ôtes :

C’est d’entendre gémir l’écho d’un vain cercueil,

Une ombre désolée, une image parlante,

Qui me tire la robe avec sa main tremblante ;

Un fantôme tracé dans l’horreur de la nuit,

Que j’entends sangloter au chevet de mon lit,

Le grand Germanicus, dont les Manes plaintives,

M’appellent pour le suivre, aux infernales rives,

Et de qui quand je dors, d’un pas rempli d’effroi,

Le spectre soupirant vient passer devant moi :

Je te suis, mon époux, mais j’attends pour descendre ;

Que j’aie réchauffé de sang ta froide cendre,

Aux pieds de ta statue immolé ton bourreau,

Et de son corps sanglant rempli ton vain tombeau,

Que si le Ciel injuste est sourd à ma requête….

Tibère.

Ton bras, à son défaut, attaquera ma tête.

Agrippine.

Qui m’empêche, tyran, si c’était mon dessein,

(elle tire un poignard qu’elle jette aux pieds de l’empereur.)

de plonger tout à l’heure un poignard dans ton sein ?

mais vis en sûreté, la veuve d’un alcide

rougirait de combattre un monstre si timide.

Tibère.

En découvrant ainsi ta noire intention,

Et travaillant toi-même à ta conviction,

Tu t’épargne la gêne.

Agrippine.

Ah ! si je suis blâmable

Mon orgueil, non pas moi, de mon crime est coupable,

Et mon cœur échauffé de ce sang glorieux,

Qui se souvient encor d’être sorti des Dieux ;

Au nom de parricide, ardent et plein de flamme,

Tâche par son transport d’en repousser le blâme,

Et sans voir que mon prince est mon accusateur,

Il révolte ma voix contre mon empereur.

Tibère.

Ah ! si mon sang t’émeut il mérite grâce,

L’orgueil n’est pas un crime aux enfants de ma race :

Mais comme d’un soupçon la noirceur s’effaçant,

Laisse encor quelque tâche au nom de l’innocent,

De peur que trop de jour dessillant ma paupière,

Dans mon cœur malgré moi jette de lumière,

J’abandonne des lieux, où je crains de trop voir,

Reste ici par mon ordre avec plein pouvoir.

Pour ton fils je l’emmène, il sera dans Caprée

De notre intelligence une chaîne assurée.

La mollesse de Rome énerve un jeune esprit,
Et sa fleur sans éclore en boutons s’y flétrit.

Scène III.

Agrippine, Sejanus, Cornélie.

Agrippine.

Qu’il est à propos de savoir se contraindre,

Mais comment se forcer quand on ne saurait craindre ?

Dans mon abaissement incapable d’effroi,

César me semble encor bien au dessous de moi ;

Le nom de mon mari, mon rang et ma naissance

Enflent tous mes discours d’une mâle assurance.

La terre a beau sous cet usurpateur,

Mon sang me fait régner sur ce lâche empereur ;

Encor qu’insolemment le superbe me brave,

Je ne puis m’abaisser à flatter mon esclave.

Quoi mon fils à Caprée !

Sejanus.

O Ciel !

Agrippine.

Ah Sejanus !

La fureur me saisit, je ne me connais plus.

Vois-tu pas son dessein ?

Sejanus.

Ce rusé politique,

Le cache aux yeux de Rome et de la république,

Son amitié travaille à le faire oublier,

De l’asile qu’il donne il se fait le geôlier,

Et vous désunissant à faux titre de père,

Ote la mère au fils et le fils à la mère.

Ah ! Madame, il est temps de faire agir la main,

Dont le coup doit un maître à l’empire romain.

Allez descendre au camp, mutinez les gendarmes

Faites-les souvenir d’avoir porté les armes,

D’avoir en cent climats planté nos pavillons,

Et fauché par la mort tant d’affreux bataillons,

Sans qu’il reste à pas un pour vingt ans services,

Que des cheveux blanchis, de larges cicatrices,

Des cadavres entés dessus des membres morts,

Et des troncs survivants la moitié de leurs corps :

Pour les piquer d’honneur, vous direz de leurs pères,

Que vous les avez vu parmi nos adversaires,

Pêle-mêle entassés, et sanglants qu’ils étaient,

S’enterrer sous le poids des corps qu’ils abattaient,

Percer des escadrons les murailles ferrées,

Faire avec un bras seul plus que deux briarées

Et qu’au lit de la mort ces vaincus triomphants,

Vous ont recommandé leurs malheureux enfants :

Que c’est bien la raison que vous serviez de mère

A ceux dont votre époux était jadis le père,

Que tout son patrimoine il leur avait laissé,

Mais que le testament par César fut cassé.

Allez, cela fini, de rang en rang paraître,

Flatter chaque soldat, feindre de le connaître,

Et jetant à la foule une somme d’argent,

Protestés qu’au palais d’un œil si diligent,

On veille vos discours, vos pensers, votre vie,

Qu’un don plus généreux attirerait l’envie :

Mais qu’en un grand dessein, s’ils vous veulent aider,

Et vous mettre en état de pouvoir commander,

Vous leur restituerez ce fameux héritage,

Que leur père mourant leur laissait en partage.

Cornélie.

Si leur âme en suspens semble encor hésiter,

Vous saurez par ces mots leur courage exciter ;

Quoi vous, mes compagnons, dont l’ardente colère

Fit trembler autrefois le trône de Tibère,

Qui dispensiez la vie et la mort aux humains,

Qui portiez des combats la fortune en vos mains ;

Qui vouliez au tyran arracher la couronne

Pour des crimes légers dont le couvrait son trône,

Vous semblez l’adorer dessus son trône assis,

Quand il est devenu le bourreau de ses fils ?

Où s’en est donc allé cette noble furie,

Et ce feu qui veillait au bien de la patrie ?

Le Ciel d’un coup de foudre épargnerait vos mains,

S’il osait usurper la charge romains ;

Marchez donc sans trembler sur les pas d’une femme.

Epuisez’un vieillard ce qui lui reste d’âme,

Que si d’un esprit faible en cet illustre emploi,

Vous craignez le péril, ne frappez qu’après moi.

Ce discours achevé, du haut de leur tribune,

Avec un front égal attendez la fortune.

Agrippine. (à Sejanus)

Mais sans que de l’état nous déchirons le flanc,

Que le sang de Tibère épargne tant de sang,

Laisse-moi l’attaquer seule en face de Rome,

Il ne mérite pas de tomber sous un homme.

Sejanus.

Madame, en ma faveur ne vous exposez point ;

Attendons au parti le soldat qui se joint ;

Du plus sûr au plus prompt ne faites point d’échange.

Agrippine.

Périsse l’Univers pourvu que je me venge.

Sejanus.

Oui vous serrez vengée, oui, Madame, et bientôt,

Votre aïeul dans le Ciel le demande assez haut,

Et du fonds des enfers votre époux vous le crie :

Mais pour un malheureux conservez votre vie,

Vous me l’avez permis.

Agrippine.

Oui, va, je m’en souviens,

Mais une ombre qui crie empêche nos liens ;

Sejanus.

Hé quoi ! Germanicus peut-il trouver étrange

Que sa veuve se donne à celui qui le venge ?

Agrippine.

Non, sa veuve à son gré te fera son époux,

Tu seras son rival sans qu’il en soit jaloux ;

Il joindra de son nom la force à ton audace,

Pourvu qu’en le vengeant tu mérite sa place.

A ces conditions que je passe avec toi,

Dessous le sceau d’Hymen je t’engage ma foi :

Mais il faut, si tu veux que le contrat s’observe,

Vengeant Germanicus le venger sans réserve,

Et quand ton bras aura ses Manes consolés,

Et tous se meurtriers à son ombre immolés,

Mes faveurs envers toi pour lors feront si grandes,

Que je t’épouserai su tu me le demandes.

Sejanus.

Quoi vous m’aimez, Madame ?, et je l’apprends de vous ?

Quoi je puis espérer d’être un jour votre époux ?

Et l’excès du plaisir dont mes sens sont la proie,

Ne me saurait encor faire expirer de joie :

Si le sort ne veut pas que je meure d’amour,

Ni que sans votre aveu je sois privé du jour,

Du moins je vous dirai jusqu’au soupir extrême,

Voyez mourir d’amour Sejanus qui vous aime.

Agrippine.

Adieu ma sœur, approche, ôte-lui les soupçons

Qu’elle pourrait avoir que nous la trahissons.

Sejanus.

Ah !, Madame, elle peut nous avoir écoutée,
Elle marche à grands pas et paraît transportée.

Scène IV.

Sejanus, Livilla.

Livilla.

Si le sort veut pas que je meure d’amour,

Ni que sans votre aveu je sois privé du jour,

Du moins je vous dirai jusqu’au soupir extrême,

Voyez mourir d’amour Sejanus qui vous aime :

Mais toi me hais-tu, lâche, autant que je te hais,

Et que veut ma fureur te haïr désormais ?

Tu l’as pris pour moi, cette aimable princesse,

Ti pensait me parler et me faire caresse :

Comme je suis pour toi de fort mauvaise humeur,

Tu prenais des leçons à fléchir ma rigueur ;

Ingrat tu punis bien ce que fit mon courage,

Quand je sacrifiai mon époux à ta rage.

Est-ce trop peu de chose, et pour te mériter,

A des crimes plus grands faut-il encor monter ?

J’ai tué mes neveux, j’ai fait périr mon frère,

Et je suis sur le point d’égorger mon beau-père :

Du creux de ton néant sors, Sejanus, et vois

Le trône où mes forfaits t’ont élevé sans toi ?

Si pour des coups si grands, tu te sens trop timide.

Rends-moi l’assassinat, rends-moi le parricide,

Et pour me rendre un crime encor plus déplaisant,

Traître, rends-moi l’amour dont je t’ai fait présent ?

Sejanus.

Comment agir, Madame, avec une princesse,

Dont il faut ménager l’esprit avec adresse ?

A qui tous nos desseins paraîtraient furieux,

Sans le bandeau d’amour qui lui couvre les yeux.

Hélas ! si dans mon sein vous voyez la contrainte,

Dont déchire on cœur, cette cruelle feinte ;

Quand la haine me force à trahir l’amitié,

Peut-être en cet état vous ferais-je pitié :

Les larmes dont je feins vouloir prendre son âme,

Lui montrent ma douleur bien plutôt que ma flamme.

Livilla.

O Dieux ! qu’on a de peine à prononcer l’arrêt

Quand on veut condamner un ennemi qui plaît ?

Je t’abhorre, je t’aime, et ma raison confuse,

Comme un luge irrité soi-même se récuse,

Ton crime parle en vain, je n’ose l’écouter,

J’ai peur qu’il ne me force a n’en pouvoir douter :

Quoique sensiblement ta trahison m’offense,

Je me la cache afin d’arrêter ma vengeance,

Ou si plus clairement il me faut exprimer,

Je me la cache afin de te pouvoir aimer.

C’en est trop, Sejanus, ma douleur est contente,

La plus faible raison suffit pour une amante,

Et malgré mon soupçon contre toi si puissant,

Parce que je t’aimai je te crois innocent.

Adieu, vois l’empereur, assiége sa personne,

Qu’en tous lieux ton aspect l’épouvante et l’étonne.

Sejanus.

Je sais que l’empereur ne peut être averti

Du nom des conjurés qui forment le parti,

Cependant plus ma course approche la barrière,

Plus mon âme recule et me tire en arrière.

Livilla.

Va, va, ne tremble point, aucun ne te trahit.

Sejanus.

Une secrète horreur tout mon sang envahit :

Je ne sais quoi me parle, et je ne puis l’entendre,

Ma raison dans mon cœurs s’efforce de descendre,

Mais encor que ce bruit soit un bruit mal distinct,

Je sens que ma raison le cède à mon instinct ;

Cette raison pourtant redevient la maîtresse,

Frappons, voilà l’hostie, et l’occasion presse,

Aussi bien quand le coup me pourrait accabler,
Sejanus peut mourir, mais il ne peut trembler.

Scène V.

Livilla.

L’intrigue est découvert, les lâches m’ont trahie :
Ils m’en ont fait l’affront, ils en perdrant la vie ;
D’un esprit satisfait je les verrai mourir,
Et périrai contente en les faisant périr.
O vous, mes chers neveux, mon époux, et mon frère,
Ma fureur a trouvé le moyen de vous plaire,
Pour vous rendre le faix du tombeau plus léger
De tous vos assassins, elle va vous venger ;
Et par des coups si grands, si pleins, si légitimes,
Que je serais comprise au nombre des victimes :
Mais le temps que ma bouche emploie à soupirer,
Prête à nos criminels, celui de respirer :
Hâtons-nous, car enfin du jour qu’ils me trahissent,
Ils me l’ont dérobé cet air dont ils jouissent.

Fin du quatrième acte.

© André & Frank Hagemann - Villa-Anemone.fr 2012