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La Mort d'Agrippine

Acte II

Scène première.
Tibère, Nerva.

Tibère.

Oui, la couronne enferme et cache beaucoup plus de pointes sous le front qu’il n’en paraît dessus ;

De ma triste grandeur j’ai vu Rome idolâtre :

Mais que j’ai pour régner d’ennemis à combattre.

Nerva.

C’est trop te défier de ton noble destin,

Agrippine te hait, mais elle est femme enfin.

Tibère.

Que de justes frayeurs s’emparent de mon âme !

Le grand Germanicus me combat dans sa femme !

De ce Prince au tombeau, le nom ressuscité,

Semble accourir aux vœux qui l’ont sollicité ;

Sous mon Trône abattu, ce nouvel Encelade

Du profond des Enfers à ma cour rétrograde,

Et jette un cri si haut, que du bruit effrayé,

Je doute s’il foudroie ou s’il est foudroyé.

Par un souffle brûlant que sa rage respire,

Il émeut la révolte au sein de mon empire,

Et le perfide encor pour braver mes desseins,

Me combat à couvert dans le cœur des Romains.

Nerva.

D’un tout si dangereux perds le dangereux reste.

Tibère.

Je sais bien qu’Agrippine à mes jours est funeste :

Mais si sans l’achever ma haine l’entreprend,

Le courroux qui l’anime en deviendra plus grand ;

Et si dans le Sénat on la trouve innocente,

Je la force à venger cette injure sanglante.

Nerva.

Que me dis-tu, Seigneur ? elles est coupable ?

Tibère.

En quoi ?

Nerva.

D’être ou d’avoir été plus puissante que toi.

Elle ramène au choc les bandes alarmées,

Casse ou nomme à son gré les Empereurs d’Armées,

Montre en Caligula son aïeul renaissant :

Intimide le faible, accepte le puissant,

Emplit ton cabinet de ses pensionnaires :

Enfin jusqu’à ta garde et tes légionnaires.

Fallut-il se noircir d’une lâche action,

Sont généralement à sa dévotion.

Elle est ambitieuse, elle te croit coupable,

Crains qu’elle ne corrompe un serviteur de table ;

Rarement un grand Roi que l’on peut envier,

Echappe du poison donné par l’hériter.

Tibère.

L`équité nous oblige à plus de retenue,

On ne l’a qu’accusée, et non pas convaincue.

Nerva.

Le sceptre qu’en tes mains dispute son renom,

Dans tes mains ébranlé, ne tient plus qu’à ton nom,

Cours les prix d’une gloire en gloire sans seconde,

Au bout de la carrière est le Trône du monde :

Mais encor qu’il puisse être à tous deux destiné,

Qui l’atteindra plutôt y sera couronné ;

En partant le premier devance donc sa course,

Et coupe les ruisseaux du torrent dès la source :

Quoi ? supporteras-tu sans honte ou sans effroi,

Que l’empire balance entre une femme et toi ?

Perds, perds, cette orgueilleuse avant qu’elle connaisse

De ton règne ébranlé la mortelle faiblesse.

Un soupçon de révolte à l’apparence joint,

Est un crime d’état qu’on ne pardonne point

César, il la faut perdre.

Tibère.

Oui, Nerva, je la donne,

Sans rien examiner au bien de ma couronne,

Elle mourra.

Nerva.

César…

Tibère.

Elle mourra, mais Dieux !

Comment me dérober au peuple furieux,

Car si de ce combat j’emporte la victoire,

Son sang pour la venger peut jaillir sur ma gloire,

C’est un foudre grondant suspendu prêt à choir,

Qu’au dessus de ma tête il ne faut pas mouvoir.

Nerva.

Non, Seigneur, non, sa perte est et sure et facile.

Tibère.

Elle irait, la superbe, en cent climats divers

Promener la révolte aux bouts de l’Univers,

Et jetant du discord la semence féconde,

Armerait contre toi les deux moitiés du monde,

Elle unirait les bras de tout le genre humain,

Joindrait les deux soleils du Parthe et du Germain,

Provoquerait la paix à te faire la guerre,

Et sur toi seul enfin renversait la terre.

Tibère.

Pour l’empêcher d’agir il faut la rassurer,

Si son crime paraît feindre, de l’ignorer :

Et puis, quand nous aurons le secours que j’espère

La mienne à découvert bravera sa colère ;

Mais la voici, n’importe il la faut regaler,

D’une offre don l’éclat suffit pour l’aveugler.

Vois comme son front cache et montre sa vengeance,

Et dans quelle fierté la superbe s’avance ?

Pour me tromper encor elle vient en ces lieux :

Mais écoute nous feindre à qui feindra le mieux.

Scène II.

Tibère, Agrippine, Sejanus,

Nerva, Terentius.

Agrippine.

Ton retour imprévu, tes gardes redoublées,

Trois fortes légions près de Rome assemblées,

M’ont fait avec raison craindre quelque attentat

Ou contre ta personne, ou contre to Etat :

C’est pourquoi dans un temps suspect à ma Patrie,

Où le Romain troublé, s’attroupe, e’arme et crie,

J’amène à ton secours mes proches, mes amis,

Et tous ceux que mon rang me peut avoir soumis.

Tibère (bas à Nerva).

L’imprudente Nerva ! Généreuse Princesse,

Je ne puis par ma bouche exprimer ma tendresse :

Car moindre présent que le trône d’un roi

Ne saurait m’acquitter de ce que je te dois ;

De Rome à ce dessein j’approche mon armée,

Pour forcer cette esclave au joug accoutumée,

D’adorer dans ton fils ce Prince bien-aimé ;

L’image d’un Héros qu’elle a tant estimé :

Oui, je viens sur son front déposer ma couronne,

Et quiconque osera choquer ce que j’ordonne ;

C’est un traître, un mutin, qu’en vassal plein de cœur

L’immolerai moi-même au nouvel empereur.

Agrippine.

Qui renonce à sa gloire en offrant sa couronne,

Il en acquiert, César, plus qu’il n’en abandonne ;

Tu m’estime beaucoup de me la présenter,

Mais je m’estime trop pour pouvoir l’accepter ;

C’est en la refusant qu’on s’en doit rendre digne,

Je veux que l’Univers en juge par se signe.

Tibère.

Auguste ton aïeul contre les droits du sang,

M’adopta pour monter après lui dans son rang :

Quoi qu’avec to sexe il connut ton audace,

Il n’osa te choisir pour occuper saplace ;

Il eût peur, connaissant combien, sans flatter,

La machine du monde est pesante à porter,

Que d’un poids inégal à la grandeur de l’âme,

Cet énorme fardeau tombât sur une femme,

Et qu’un sceptre appuyé d’une si faible main,

Soutint mal la grandeur de l’empire romain :

Mais quoique sa prudence, en bravant la nature,

T’ait ravi la couronne avec beaucoup d’injure,

Puisqu’ aujourd’hui son sang en tes bras affaiblis

A dans ceux de ton fils ses forces rétablis,

Je le veux élever par droit héréditaire,

Après un interrègne au trône de son père.

Agrippine.

Fille du grand César que je dois imiter,

Je le cède au Héros qu’il crût mériter,

Pour montrer par un chois aussi grand, aussi juste,

Que je suis et du sang et dans l’esprit d’Auguste.

Tibère.

Et par cette raison son esprit et son sang,

Son des droits à ton fils pour monter à mon rang

J’en ai le diadème, et d’une foi sincère

Je le veux rendre au fils l’ayant reçu du père.

Agrippine.

Avec un diadème on n’attache pas bien

Un cœur tout généreux qui veut aimer pour rien.

Tibère.

Pour te la conserver, j’ai reçu la couronne,

Je te la rends, Princesse.

Agrippine.

Et moi je te la donne.

Tibère.

Mais comme j’en dispose au gré de tes parents,

C’est moi qui te la donne.

Agrippine.

Et moi je te la rends.

As-tu droit d’espérer que cette âme hautaine

En générosité succombe sous la tienne.

Tibère.

Ecoute dans ton sein ton cœur te démentir.

Agrippine.

Qui choisit par raison ne peut se repentir.

Tibère.

Tu me hais, et tu veux éteindre par envie

La plus belle action dont éclaté ma vie ;

Ah ! pardonne à l’honneur du Monarque des Rois,

Ou de ton père en nous respecte au moins le chois.

Agrippine.

Aux siècles à venir quelque jour à ta gloire,

Nos neveux étonnés apprendront dans l’histoire

Qu’un roi de sa couronne a dépouillé son front,

Et ce mêmes neveux à ma gloire apprendront

Que ce prince en fit l’offre à la seule personne

Qui pouvait refuser l’éclat d’une couronne,

Et que l’ordre des Dieux lui voulut désigner,

De peur qu’un si bon roi ne cessât de regner.

Tibère.

Règne, je te l’ordonne, et régnant fais connaître

Que tu sais m’obéir encor comme à ton maître.

Agrippine.

Règne, je te l’ordonne, et respect ma loi,

Obéis pour montrer que tu n’es plus mon roi :

Règne, et puisque tu veux me rendre souveraine,

Montre en m’obéissant, que je suis déjà reine,

Reprends donc ta couronne, aussi bien couronner

Celle qui te commande est ne lui rien donner.

Tibère.

Tâche, mon Sejanus, d’ébranler sa constance,

Toi, qui lis dans mon cœur, et vois ce que je pense ;

Tu lui découvriras les secrets de mon cœur,

Et les vastes desseins que j’ai pour sa grandeur.

Scène III.

Sejanus, Agrippine, Terentius.

Séjanus.

Lorsque contre soi-même avec nous il conspire,

Quelle raison vous meut à refuser l’empire ?

Agrippine.

Alors que dans ton sein mon portrait fut tracé,

Le portrait de Tibère en fut-il effacé ?

Ou désaccoutumé du visage d’un traître,

L’as-tu vu sans le voir et sans le reconnaître ?

Je t’excuse pourtant, non, tu ne l’as point vu,

Il était trop masqué pour être reconnu ;

Un homme franc, ouvert, sans haine, sans colère,

Incapable de peur, ce n’est point là Tibère ,

Dans tout ce qu’il paraît, Tibère n’est point là :

Mais Tibère est caché derrière tout cela ;

De monter à son trône il ne m’a poursuivi,

Qu’à dessein d’épier s’il me faisait envie ;

Et pour peu qu’à son offre il m’eût vu balancer,

Conclure aveuglement que je l’en veux chasser :

Mais quand il agirait d’une amitié sincère,

Quand le ressentiment des bienfaits de mon père,

Ou quand son repentir eût mon chois appelé

A la possession du bien qu’il m’a volé,

Sache que je préfère à l’or d’un couronne

Le plaisir furieux que la vengeance donne ;

Point de sceptre aux dépens d’un si noble courroux,

Et du vœu qui me lie à venger mon époux.

Mais bien loin qu’acceptant la suprême puissance,

Je perde le motif d’une juste vengeance :

Je veux qu’il la retienne, afin de maintenir

Agrippine et sa race au droit de le punir ;

Si je l’eusse accepté, ma vengeance assouvie

N’aurait pu sans reproche attenter sur sa vie,

Et je veux que le rang qu’il me retient à tort,

Me conserve toujours un motif pour sa mort.

D’ailleurs c’est à mon fils qu’il remettait l’empire,

Est-ce au nom sujet où ton grand cœur aspire ?

Penses-y mûrement, quel que soit ton dessein,

Tu ne m’épouseras que le sceptre à la main.

Mais adieu, va sonder où tend tout ce mystère,

Et confirme toujours mon refus à Tibère.

Scène IV.

Sejanus, Terentius.

Terentius.

Par les cuisants soucis où flotte l’empereur,

Du péril où tu cours mesure la grandeur,

Crains que dans le complot comme un sage interprète,

De la moitié connue il passe à la secrète :

Car je veux que le Ciel secondant tes souhaits,

Tu mène ta victoire où tendent tes projets :

D’une marche du trône Agrippine approchée,

La soif de se venger non encor étanchée,

Et par un si grand coup ne redoutant plus rien,

Elle voudra du sang, et peut-être le tien :

Peut-être qu’en ton lit aux bras de l’Hyménée,

Le fer de son époux attend ta destinée,

Que sa douleur secrète espère, en te tuant,

Venger son mari mort sur son mari vivant,

Et qu’à ce cher époux qui règle sa colère,

Elle veut immoler le vainqueur de Tibère :

Donc pour sauver ta tête abandonne la cour,

Tu connais la fortune et son funeste amour.

Sejanus.

Mettre les voiles bas n’ayant point perdu l’ourse,

Je suis trop ébranlé pour retenir ma course,

Je veux monter au trône, ou m’en voir accabler :

Car je ne puis su tard commencer à trembler.

Terentius.

Superbe, ta naissance y met un tel obstacle,

Que pour monter au trône il te faut un miracle.

Sejanus.

Mon sang n’est point royal, mais l’héritier d’un roi

Porte-t-il un visage autrement fait que moi ?

Encor qu’un toit de chaume eût couvert ma naissance,

Et qu’un palais de marbre eût logé son enfance,

Qu’il fut né d’un grand roi, moi d’un simple pasteur,

Son sang auprès du mien est-il d’autre couleur ?

Mon nom serait au rang des Héros qu’on renomme

Si mes prédécesseurs avaient saccagé Rome :

Mais je suis regardé comme un homme de rien ,

Car mes prédécesseurs se nommaient gens de bien ;

Un César cependant n’a guère bonne vue,

Dix degrés sur sa tête en bornent l’étendue,

Il ne saurait au plus faire monter ses yeux

Que depuis son berceau jusqu’à dix aïeux :

Mais moi, je rétrograde aux cabanes de Rome,

Et depuis Sejanus jusqu’au premier homme ;

Là n’étant point borné du nombre ni du choix,

Pour quatre dictateurs j’y rencontre cent rois.

Terentius.

Mais le crime est affreux de massacrer son maître ?

Sejanus.

Mais in devient au moins un magnifique traître ;

Quel plaisir sous ses pieds de tenir aux abois

Celui qui sous les siens fait gémir tant de rois ;

Fouler impunément de têtes couronnées,

Faire du genre humain toutes les destinées ;

Mettre aux fers un César, et penser dans son cœur

Cet esclave jadis était mon empereur.

Terentius.

Peut-être en l’abatant tomberas-tu toi-même.

Sejanus.

Pourvu que je l’entraîne avec son diadème,

Je mourrai satisfait, me voyant terrassé

Sous le pompeux débris d’un trône renversé :

Et puis mourir n’est rien, c’est achever de naître,

Un esclave hier mourut pour divertir son maître :

Aux malheurs de la vie on n’est point enchaîné,

Et l’âme est dans la main du plus infortuné.

Terentius.

Mais n’as-tu point d’horreur pour un tel parricide ?

Sejanus.

Je marche sur les pas d’Alexandre et d’Alcide,

Penses-tu qu’un vain nom de traître, de voleur,

Aux hommes demi-Dieux doive abattre le cœur ?

Terentius.

Mais d’un coup si douteux peux-tu prévoir l’issue ?

Sejanus.

De courage et d’esprit cette trame est tissée :

Si César massacré, quelques nouveaux Titans

Elevés par mon crime au trône où je prétends,

Songent à s’emparer du pouvoir monarchique,

J’appellerai pour lors le peuple en république,

Et je lui ferai voir que par des coups si grands

Rome n’a point perdu, mais changé ses tyrans.

Terentius.

Ti connais cependant que Rome est monarchique,

Qu’elle ne peut durer dans l’aristocratique,

Et que l’aigle romaine aura peine à monter,

Quand elle aura sur soi plus d’un homme à porter,

Respecte et crains des Dieux l’effroyable tonnerre.

Sejanus.

Il ne tombe jamais en hiver sur la terre,

J’ai six mois pour le moins à me moquer de Dieux,

Ensuite je ferai ma paix avec les Cieux.

Terentius.

Ces Dieux renverseront tout ce que tu proposes.

Sejanus.

Un peu d’encens brûlé rajuste bien des choses.

Terentius.

Qui les craint ne craint rien.

Sejanus.

Ces enfants de l’effroi,

Ces beaux riens qu’on adore, et sans savoir pourquoi,

Ces altérés du sang des bêtes qu’on assomme,

Ces Dieux que l’homme a fait, et qui n’ont point fait l’homme,

De plus fermes états ce fantasque soutien,

Va, va, Terentius, qui les craint, ne craint rien.

Terentius.

Mais s’il n’en était point, cette machine ronde ?

Sejanus.

Oui, mais s’il en était, serais-je encore au monde ?

Scène V.

Sejanus, Terentius, Livilla.

Livilla.

Quoi tu restes à Rome, et le foudre grondant

Ne pourra t’éveiller si ce n’est en tombant ?

Fuis, fuis, tout est perdu.

Sejanus.

L’empereur sait la trame ?

Livilla.

Tout est perdu, te dis-je ?

Sejanus.

Ah ! poursuivez, Madame.

Livilla.

Tu n’as plus qu’un moment.

Sejanus.

Mais de grâce, pourquoi ?

Tibère…..

Livilla.

Ai nom des dieux, Sejanus, sauve-toi.

Sejanus.

Apprenez-nous au moins qui vous rend si troublée ?

Lavilla.

J’ai honte de l’effroi dont je suis accablée :

Mais on peut bien trembler quand le Ciel tremble aussi ;

Ecoute donc pourquoi je m’épouvante ainsi.

Des poings du victimaire aujourd’hui nos hosties,

Le couteau dans la gorge en fureur sont parties,

L’aruspice a trouvé le cœur défectueux,

Les poumons tous flétris, et le sang tout bourbeux,

La chair du sacrifice au brasier pétillante,

Distillait sur l’autel une liqueur puante,

Le bœuf n’as pas été mortellement atteint,

L‘encensoir allumé par trois fois s’est éteint,

Il est sorti de terre une vaine figure ;

On n’a point vu manger les oiseaux de l’augure,

Le sacrificateur est chu mort en riant,

Le temple s’est fermé du côté d’orient,

Il n’a tonné qu’à droite, et durant cet extase

J’ai vu nos Dieux foyers renversés de leur base.

Sejanus.

Quoi ! ces présages vains étonnent ton courroux ?

Ils sont contre Tibère, et non pas contre nous.

Si les Dieux aux mortels découvraient leurs mystères,

On en lirait au Ciel les brillants caractères :

Mais quoi qu’il en puisse être, il sera glorieux

D’avoir fait quelque chose en dépit de nos Dieux :

Car si notre fureur succombe à la fortune,

Au moins dans les transports d’une rage commune

Nous poursuivrons Tibère avec tant de courroux

Que l’on verra suer le destin contre nous.

Livilla.

Le destin grave tout sur des tables de cuivre,

On ne déchire pas les feuillets d’un tel livre.

Sejanus.

Achevons donc le crime, où ce Dieu nous astreint,

C’est lui qui le commet, puisqu’il nous y contraint.

Livilla.

Mon esprit est remis, et ton noble courage,

Quoi qu’annonce le Ciel est un heureux présage,

Allons de cent argus Tibère environner,

Arrêtons les avis qu’on lui pourrait donner,

Et puisqu’il ne tient pas tout le secret encore,

Coupons vers notre bout la moitié qu’il ignore.

Fin du second Acte

© André & Frank Hagemann - Villa-Anemone.fr 2012